Il a beaucoup été question, ces derniers mois, d’annulation de la dette des pays du Tiers Monde – notamment après la catastrophe du tsunami qui a ravagé l’Asie du Sud-Est et au moment du sommet du G8 de Gleneagles, en Ecosse, au début du mois de juillet dernier. Et pourtant : malgré les tonitruants effets d’annonce, les déclarations de (bonnes) intentions et les prétendus débuts de solution apportés au problème, jamais le poids de la dette des pays du Tiers-Monde n'a été aussi lourd à porter. Cette dette est en effet devenue un mécanisme très subtil de domination et le moyen d’une nouvelle colonisation, empêchant tout développement humain durable pour les pays du Sud. Les politiques appliquées par les gouvernements endettés sont plus souvent décidées par les créanciers que par les autorités des pays concernés et cela dans une presque totale opacité.
Le CADTM (Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde), fort de 15 années de lutte, de rencontres, de conférences, de publications, d'études et de recherches, lance publiquement l'Observatoire International de la Dette (OID), né sous l'impulsion du CADTM et de EDI (Economistes de gauche - Argentine) le 28 janvier 2005, lors du cinquième Forum Social Mondial de Porto Alegre, au Brésil.
L'Observatoire International de la Dette est un outil d'échange de connaissances, d'analyses et de recherches sur la problématique de la dette. Son objectif, via son site internet et les activités et formations qu’il organise, est de fournir aux individus et aux organisations qui étudient le mécanisme de l’endettement et/ou agissent pour une alternative à la domination des grandes puissances, des analyses précises dans la plupart des domaines se rapportant à problématique de la dette et une base de données statistique unique en son genre.
L'Observatoire ne se substitue évidemment pas aux campagnes nationales et internationales sur la dette. Il est à leurs côtés en tant que structure-ressource pour leur fournir, à l’échelle internationale, des informations détaillées, des analyses de référence et une expertise reconnue.
Toutes celles et tous ceux qui souhaitent une alternative au modèle économique actuel qui, notamment par le biais du mécanisme de la dette, soumet les populations des pays du Sud aux exigences des créanciers et des institutions financières internationales sont les bienvenu(e)s au sein de l'Observatoire.
