Répression violente à l’encontre de la résistance pacifique
du Peuple sahraoui dans les territoires du Sahara Occidental
occupés par le Maroc

Communiqué de presse


Lundi dernier, le 8 novembre 2010,  le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario, représentant du Peuple sahraoui, sous la forme de nouvelles rencontres informelles entre les parties a repris à Manhasset (Etats Unis). Les rencontres se sont terminées avec comme seul résultat une date pour une nouvelle rencontre en décembre.

Depuis le début du mois d’octobre, 20.000 Sahraouis avaient quitté El Aïoun, capitale du Sahara Occidental, pour s’installer sous des tentes à Gdeim Izik, dans un camp de la liberté et de l’indépendance, installé à environ 15 km de la ville. Les autorités marocaines, qui avaient isolé le camp et lancé un ultimatum aux occupants pour son démantèlement, l’ont mis à exécution ce même lundi matin à 7 heures : une opération des forces marocaines a détruit tout le campement. Des témoins oculaires de cette opération et des événements qui ont suivi dans la ville d’El Aïoun font état d’une répression féroce de la part des forces d’occupation marocaine : des morts par dizaines, des blessés par milliers sans compter un nombre sans cesse croissant de personnes arrêtées et emprisonnées. Les dernières informations, venant des territoires occupés par communication téléphonique parlent de personnes retrouvées mortes dans des citernes souterraines, d’autres complètement brûlées. Le gouvernement marocain reconnaît avoir fait 168 prisonniers. La révolte et le soulèvement populaire ont également gagné de nombreux quartiers d’El Aïoun, solidaires de ce qui s’est passé dans le camp de Gdeim Izik. La même brutalité répressive s’y est exercée depuis lundi. Des colons marocains, aidés par les forces marocaines se sont à nouveau attaqués aux maisons, boutiques et véhicules de Sahraouis. Actuellement,  El Aïoun et ses environs sont désormais en état de siège.

Aucun témoin surtout ! Peu d’informations nous parviennent. Les autorités marocaines s’emploient à cacher ce qui se passe. Ainsi, le député-maire de Gonfreville l’Orcher, membre de la commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée nationale française,  qui souhaitait se rendre sur place, a été refoulé à Casablanca et expulsé du Maroc lundi matin. Même situation pour le député européen Willy Meyer, empêché de sortir de son avion à El Aïoun, lundi après-midi. Une doctoresse française sur place à El Aïoun n’a pu se rendre sur les lieux.

Le Comité belge de soutien au peuple sahraoui, très inquiet de ce qui se passe à nouveau au Sahara occidental,  exprime toute sa solidarité et sympathie aux familles sahraouies au cœur de la répression. Des médecins belges s’apprêtent à partir à El Aïoun.

Le Comité belge de soutien au peuple sahraoui dénonce vigoureusement la réaction marocaine très brutale et sa dramatique incapacité à comprendre ce qui se passe : refus de la présence marocaine, d’une colonisation de 35 ans et aspiration d’un peuple à retrouver sa dignité et à pouvoir exercer son droit à l’autodétermination.

La violation des droits humains est devenue une pratique courante pour l’autorité d’occupation. Cela doit amener l’ONU et l’UE à prendre d’urgence des mesures de protections des populations des territoires occupés. La démarche du Mexique, qui appelle le Conseil de Sécurité des N.U. à organiser une séance d’information, ne peut être qu’un début. L’ONU et ses états membres doivent prendre leurs responsabilités et donner mandat d’urgence à la MINURSO afin de protéger la population civile contre ces attaques brutales par la puissance occupante, le Maroc.

La Belgique qui préside actuellement le Conseil Européen doit d’urgence exiger l’accès aux territoires occupés pour les observateurs internationaux et rappeler au Maroc ses obligations en matière de droit humanitaire, conformément aux accords qui lient le Maroc et l’UE.


Le Comité belge s’adresse également  au Conseil de Sécurité et à l’Union Africaine afin que la Communauté internationale, à travers ses Etats et ses institutions, prenne rapidement ses responsabilités en protégeant d’abord les populations soumises à cette violente répression et en organisant sans délais le référendum d’autodétermination.

Contact : Hilt Teuwen - Secrétaire générale du comité belge de soutien au peuple sahraoui – 0497/43.18.16



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