Pierre Galand - Interview flash (www.ps.be) 

La Journée Internationale des Droits de l’Homme s’est déroulée le mercredi 10 décembre dernier. Radia Nasraoui, avocate tunisienne militant pour les Droits de l’Homme, a choisi de manière symbolique, ce jour-là pour arrêter sa grève de la faim, entamée 57 jours plus tôt. Le sénateur socialiste Pierre GALAND a rencontré l’avocate chez elle à Tunis.

Pierre Galand, vous êtes chez Nadia Nasraoui. Tout d’abord, pourquoi avez-vous tenu à être à ses côtés ?
Pierre Galand : Je tiens à montrer à Mme Nasraoui que son combat pour les Droits de l’Homme n’a pas été vain ! Je lui ai d’ores et déjà dit que je ferai tout mon possible, dès mon retour en Belgique, pour être son porte-parole.De quelle manière ?Pierre Galand : Je vais prendre des contacts avec l’ensemble des institutions belges. Bien sûr en tant que sénateur, je me ferai le relais de la cause de Nadia Nasraoui auprès des autres sénateurs mais également auprès des députés. En plus de cela, je prendrai les contacts nécessaires avec les institutions européennes, que ce soit le Conseil Européen, le Parlement européen ou la Commission.

Quel est le message que Madame Nasraoui veut faire passer au moyen de cette grève de la faim ?
Pierre Galand : La Tunisie est un régime autoritaire. Radia Nasraoui tenait à le rappeler. Elle voulait aussi dire à la population tunisienne de se réveiller pour aller vers un espace démocratique. Par rapport à la communauté internationale, elle voudrait que celle-ci prenne position courageusement et non pas de manière opportuniste comme l’a fait par exemple. M. Chirac il y a de cela quelques jours. L’économie n’est pas tout ! A côtés des accords de libre-échange, il y a aussi l’Homme et ses droits qu’il faut prendre en compte.

Vous parlez de régime autoritaire. Mais comment cela se traduit-il au quotidien?
Pierre Galand : Il faut savoir que le harcèlement par la police politique est quotidien. Toutes les communications, que ce soit le téléphone, le fax,…, tout cela est contrôlé…et interrompu si nécessaire ! Pour vous citer un exemple, le bâtonnier du barreau de Tunis a rendu visite à Radia Nasraoui tous les jours de sa grève de la faim. Il a subit des pressions et a même été battu pour cela. La situation est telle en Tunisie que les défenseurs des Droits de l’Homme en sont venus à créer un collectif de défense des défenseurs des Droits de l’Homme. L’action de Mme Nasraoui a porté ses fruits, c’est vrai. Mais nous ne devons pas en rester là. Dès mon retour en Belgique, je ferai le nécessaire pour faire bouger les choses.